À propos

Me voilà en place publique. Autour de moi, attablés, les convives échangent. Les sujets fusent, les conversations se croisent, s’entrechoquent. La rentrée de Macron mais aussi celle des enfants, le profil psychiatrique des terroristes, l’ami qui déraille, la maladie de Mireille Darc, la mort du voisin du dessus, le dernier film sur les années sida, l’actualité se prête aux commentaires.

La plupart des sujets qui rebondissent de table en table respirent la santé. C’est pour cette raison que j’ai choisi ce secteur et le métier de journaliste pour l’observer.

La santé a quitté le cocon de la médecine pour élargir son horizon à celui des questions de société.  De la naissance à la mort, elles s’invitent dans notre vie quotidienne. Et, bien souvent, élèvent le débat. Les réflexions ne se limitent plus au rapport à notre corps, elle nous interpellent comme citoyen.

Nos choix sont guidés par notre suffisance mais aussi par leurs répercussions sur les autres. A l’école, au boulot, sur un terrain de sport, dans nos relations amicales, ce lien est devenu une véritable toile ouverte à tous les protagonistes.

Chacun peut y prendre part dans une relation apaisée. Les professionnels, les associations, les institutions sont bousculés par les consommacteurs. Et le temps du discours vertical où le patient buvait sans broncher les paroles du médecin est bien révolu. Un nouvel équilibre se dessine. Mais il serait dommage que la puissance d’internet, la rapidité des medias sociaux nous privent de ces échanges.

Pas question donc de céder à la tentation du plat feelgood que les marchands de bonheur veulent bien nous servir. Il faut aller chercher dans les plis, les recoins pour comprendre et donner du sens. Apprivoiser l’émotion pour que ces histoires nous servent de leçon. Je vais m’y risquer.