IVG : défendre un droit

De New Delhi à Los Angeles en passant par l’Iran, le voile se lève et la parole longtemps étouffée s’élève pour dénoncer les discriminations et les violences sexuelles dont sont victimes les femmes aux quatre coins de la planète. Cinq mois après l’affaire Weinstein, cette omerta mondiale sur les harcèlements en milieu professionnel, dans la rue ou à la maison s’est transformée en combat sans frontières. Doigt pointé en direction de prédateurs en costume, les femmes, les associations militent pour que l’égalité entre les femmes et les hommes ne soit plus simple un objectif.
Dans ce contexte, la journée des droits de femmes prend un relief particulier. Entre hommages sirupeux, discours de scène et indignations de circonstance, un inventaire des inégalités s’impose.

Parmi les grands marqueurs du droit des femmes, l’accès à l’IVG est l’un des plus emblématiques. Au terme d’un combat politique acharné mené par Simone Veil, la loi du 17 janvier 1975 dépénalisait le recours à l’avortement. Plus de 60 après, 212 000 interruptions de grossesse sont pratiquées chaque année. Un tiers des Française ont fait une IVG une fois dans leur vie. Un chiffre relativement stable.

Si ce droit fondamental n’est pas remis en cause, « il n’est toujours pas considéré comme un droit à part entière », dénonçait en juillet 2017 Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial, dans un entretien accordé au journal Le Monde.
La législation a certes évolué mais l’accès à l’IVG devient plus délicat. Pour la représentante du Planning, elle est devenue « le parent pauvre de l’hôpital ». En dix ans, 130 centres d’IVG ont fermé leur porte, accentuant ainsi les disparités régionales. « Une femme ne devrait pas avoir à faire 60 kms pour avorter », résume Véronique Séhier.
Sur les réseaux sociaux, nombre de femmes dénoncent les délais de rendez-vous trop longs pour rester dans le cadre de la loi (douze semaines de grossesse). A cela s’ajoutent la réticence de quelques médecins à pratiquer cet acte et le manque de formation des étudiants à effectuer ce geste médical.

Bien sûr, dans le monde, la situation est plus problématique. 56 millions d’IVG sont réalisées tous les ans, dont près de la moitié (26 millions) ne sont pas sécurisées, engendrant ainsi 47 000 décès. Selon les associations, 25 % de la population vit encore dans des pays où l’avortement est limité, interdit et même réprimé. Dans certains pays, ce sont les femmes violées qui ont eu recours à l’IVG qui sont emprisonnées. Jamais leurs agresseurs !

Capture d'écran 2018-03-08 17.28.49.png

Source : Women on waves

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s