La planète s’alourdit. A ce rythme, près d’un habitant sur quatre (22 %) sera obèse en 2045 contre 13 % en 2016. Même si tous les pays, pauvres ou riches, sont touchés, le surpoids est inégalement réparti dans le monde. Plus de la moitié des Américains (55 %) seront victimes d’un excès de poids dans 25 ans. Les maladies associées, comme le diabète de type 2, font déjà 3 millions de victimes par an, souligne, de son côté, l’OMS. Ces projections alarmistes ont été rappelées lors du congrès européen qui vient de s’achever à Vienne.
Mais « le cours des choses peut être inversé », a estimé l’un des orateurs, le Dr Alain Moses. A condition que les Etats mènent des « politiques volontaristes et coordonnées », selon ce spécialiste.
La France semble avoir entendu ce message même si les chiffres de l’obésité restent encore élevés (16 % de la population). « La comparaison 2006-2015 indique une stabilité du surpoids et de l’obésité en France chez les adultes et les enfants », relevait en 2017 l’étude Esteban. Une tendance encourageante alors que, dans la plupart des autres pays, la courbe du surpoids progresse inexorablement.
Ces progrès dans l’Hexagone sont liés aux campagnes de sensibilisation des pouvoirs publics et aux évolutions de nos comportements.
C’est dans cet esprit que le Collectif national des associations d’obèses (CNAO) s’est associé lors de la journée européenne de l’obésité (18 mai) à une campagne soutenue par le gouvernement incitant les personnes en surcharge pondérale à faire de l’exercice et de « manger équilibré et avec plaisir ».
« Complètement hors sujet. » Il n’en fallait pas plus pour que Foodwatch sorte les ciseaux de la censure morale. L’association de consommateurs a, elle, dénoncé cette opération qui « culpabilise les consommateurs au lien de cibler les vrais responsables qui sont les industriels de la malbouffe ».
Tout en reconnaissant que « bouger est bon pour la santé », Foodwatch estime que « le problème est ailleurs ». Cette fois, avec justesse, l’organisation souhaite que la loi Alimentation en discussion à l’Assemblée nationale, règlemente « la publicité et le marketing des produits alimentaires trop sucrés, trop gras, trop salés qui ciblent les plus jeunes ».
Mais vouloir exonérer chacun d’entre nous de sa responsabilité face aux questions de santé publique, c’est tout simplement infantiliser le consommateur. Redonner une baguette magique au gouvernement, c’est renforcer son pouvoir sur l’individu.
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Comment peut-on imaginer qu’une loi, aussi utile soit elle, pourra combattre une fléau si tous les protagonistes n’y sont pas associés. Foodwatch se trompe de combat en clouant au pilori le CNAO. Ce collectif fait partie de associations qui ont contribué à faire entendre la voix des usagers. Et à rappeler que les obèses étaient, comme les autres, des acteurs de leur santé.
A ce titre, la prévention s’adresse à tous et donc à chacun !