Les Français votent contre l’Europe de la santé

La santé, c’est notre affaire, l’Europe n’a rien à y faire. Dans la perspective des élections européennes du 26 mai prochain, la Mutualité française (FNMF) a voulu connaître l’état d’esprit des citoyens sur leur système de santé et sur la marge de manœuvre qu’ils octroient aux députés européens dans ce domaine.
Le sondage Harris interactive, présenté ce jeudi par la FNMF dans le cadre de son rendez-vous Place de la santé, a été réalisé auprès de 7 056 européens issus de sept pays (1). Il met en évidence une fracture entre, d’un côté, le nord, le sud et l’Est de l’autre. Avec des aspirations contrastées.
Plus de huit Français sur dix (85 %) s’estiment bien protégés par leur système de soins comme les Allemands (83 %) et les Suédois (73 %). Petit cocorico de la part des citoyens de l’Hexagone (77 %) qui affirment être mieux lotis que leurs voisins. 6 % seulement des Grecs affichent cette fierté nationale. Et pour cause. Comme en Italie (57 %) ou en Pologne (35 %), l’indice de confiance dans le système de soins est très limité en République hellénique (27 %).

Pour ces derniers, l’Europe serait la bienvenue pour améliorer la situation sociale du pays. A l’inverse, deux Français sur trois rejettent cette idée. Même si un Français sur deux (55 %) seulement reste optimiste pour l’avenir de la protection sociale contre 58 % en Allemagne et 62 % en Suède.

Ces résultats lèvent un peu le voile sur l’état d’esprit des citoyens lorsqu’ils devront choisir leurs députés européens dans six semaines. Pour les pays économiquement forts, l’heure est plutôt au protectionnisme, au repli sur des valeurs nationales. Pas question de remettre en question ce qui fonctionne sous prétexte d’harmonisation européenne, clament les électeurs français ou de toucher  à des garanties individuelles.
L’attente porte plutôt sur la capacité des candidats à présenter un projet européen dans lequel l’alliance des pays rendrait chacun d’eux plus fort.  Ce « un pour tous » ne s’accorde plus avec  le « tous pour un »  qu’attendent les Portugais et les Grecs.

Mais il existe néanmoins un sujet sur lequel tous les électeurs se rejoignent. Huit européens sur dix réclament une plus forte implication de l’UE sur la santé environnementale. La liste est longue : les OGM, la qualité de l’air, le dérèglement climatique, les perturbateurs endocriniens, les pesticides. Un lettre de missions qui pourrait donner des ailes aux écologistes. S’ils savent s’en saisir. Ils sont 52 actuellement pour 751 eurodéputés (en comptant les représentants du Royaume-Uni).

 (1) Enquête réalisée en ligne du 27 février au 8 mars 2019. Échantillon de 7056 Européens, représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus en France (1000), Allemagne (1012) , Grèce (1002), Italie (1027), Pologne (1012), Portugal (1003) et Suède (1000).

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