Emmanuel Macron ne va sans doute pas l’évoquer lors de son grand oral du jour et pourtant les Français viennent de lui adresser un message clair. Deux tiers d’entre eux (65 %) se déclarent favorables à l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes, selon le dernier baromètre BVA (1) de la Drees (2) commandé par le ministère de la Santé. Si l’évolution de l’opinion sur le sujet était déjà avéré, c’est la progression du « oui » qui est notoire : + 10 points en cinq ans.
A quelques semaines de la présentation au Parlement du projet de révision de la loi bioéthique, le gouvernement pourrait jouer la sérénité sur ce débat de société. En fait, il n’en est rien. Le passé l’a bien montré avec le mariage pour tous, la minorité des opposants prend souvent l’ascendant sur la majorité silencieuse.
Elle ne devrait pas figurer dans les discussions au Parlement, et pourtant, la gestation pour autrui (GPA) pour les couples hétérosexuels et/ou les couples homosexuels ne fait plus peur. Au contraire. Les Français sont majoritairement pour (56 % contre 43 % en 2014) ), surtout chez les moins de 35 ans (65 %).
Au fil des ans, l’étude de la Drees confirme une tendance. Les Français restent attachés à la notion de famille (des parents avec des enfants) mais de sa structure à la conception, elle est devenue plurielle. Ainsi, 65 % des personnes interrogées estiment que les couples homosexuels sont en droit d’adopter un enfant.
L’homoparentalité n’est donc plus un tabou. 68 % des sondés s’accordent à dire que les couples homosexuels peuvent assumer un rôle de parent comme les couples hétérosexuels.
(1) Sondage réalisé en face-à-face du 15 octobre au 1er décembre 2018 auprès d’un échantillon de 3 037 personnes âgées de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.
(2) Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques