Coronavirus : se protéger de la panique

Au dernier bilan, 654 cas graves et 55 décès. Ce ne sont pas les chiffres du coronavirus mais ceux de la grippe saisonnière qui sévit en France. Pour le Covid-19, 18 personnes ont été contaminées dont 5 sont hospitalisées et deux ont succombé. Difficile de ne pas faire le rapprochement et de ne pas s’interroger sur la balance des peurs que chacun d’entre nous établit en fonction d’une situation donnée.

Il est vrai que la grippe est un épisode bien connu qui se répète chaque année avec son cortège de malades et de décès. Nous nous sommes donc habitués à cette fatalité. Elle fait même partie de notre quotidien.

Rien de tout cela avec le coronavirus qui nous plonge dans l’inconnu. Il a débarqué et explosé en Chine avant de contaminer la planète. Même si, comme le Sras, il appartient à une famille de virus bien identifiés, les scientifiques continuent de patauger. Ils connaissent son mode opératoire  mais ne savent pas le stopper, tout au plus peuvent-ils ralentir sa progression. Il disparaît comme il est apparu laissant au passage un climat de psychose dans les pays traversés.
De réputation cartésienne, la France n’échappe pourtant pas à ce vent de panique. Il risque de pousser des centaines de personnes aux urgences pour un simple rhume ou une toux banale. Et face à cette afflux massif, les personnels soignants seront vite débordés et mettront plus de temps à identifier les victimes du coronavirus. Entre temps, ils auront contaminé plusieurs voisins de salle d’attente.
A écouter quelques commentateurs ces derniers jours, il faudrait paralyser le pays, geler son économie et interdire toute manifestation. Dans la course à la démagogie, plusieurs responsables politiques n’hésitent pas à souffler sur ces braises. Alors que le pays devrait faire corps pour affronter cette crise sanitaire, eux s’en servent de marchepied pour dégommer le gouvernement.

On peut être dans l’opposition et reconnaître que les ministres en charge du dossier ont tiré les leçons des erreurs du passé. Avec le souci de transparence et de graduer la réponse sanitaire en fonction de l’évolution du risque épidémique. Au passage d’ailleurs, ils résistent à la main tendue par certains « observateurs » pour ne pas surfer sur les peurs. Et, jusqu’à présent, l’exécutif assume cette position fragile.

Mais entre la grippe et le coronavirus, il y a un autre paradoxe dans nos réactions. On peut se prémunir de la première avec un vaccin, pas pour le second. Et pourtant, cette année encore, moins de 50 % de population cible s’est protégée de la grippe. Décidément, notre esprit cartésien s’est bien évaporé dans l’air de l’irrationnel. Et pour cela, il n’existe ni vaccin, ni masque !

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