Alors que la quasi-totalité des Français manifeste un intérêt pour la prévention individuelle, selon le sondage réalisé par la Fondation PiLeJe (voir ci-dessus), c’est un réquisitoire qui tombe mal. Dans un rapport publié il y a quelques jours, la Cour des comptes épingle la politique de prévention menée en France dans trois domaines : les cancers, les maladies neuro-cardio-vasculaires et le diabète. « Des résultats médiocres malgré un effort financier comparable à celui des pays voisins », constate les auteurs en rappelant que « ces personnes ont présenté un risque substantiellement majoré de complications et de décès », durant la pandémie. Les dépenses totales de prévention sont estimées à 15 Md€, soit 0,63 % du PIB mais les performances se font toujours attendre.« Les dépistages organisés des trois cancers concernés (col de l’utérus, colorectal et sein) connaissent des taux de participation très inférieurs à celui de nos voisins européens », souligne le rapport. 700 000 personnes sont atteintes de diabète de type 2 sans qu’elles le sachent, du fait d’un dépistage insuffisamment proposé aux patients. Sur les 4 mesures contraignantes (1) recommandées pour limiter la consommation d’alcool – la France fait partie du peloton de tête de l’OCDE des buveurs – les autorités les ont toutes écartées.« Chaque contact des usagers avec le système de santé doit représenter une opportunitépour proposer des actions de prévention », préconise, entre autres, la Cour des comptes. La crise sanitaire a rappelé avec fracas la nécessité d’appliquer rapidement un tel programme. Les Français la réclament, les pouvoirs publics temporisent mais ne peuvent plus faire comme s’ils ne savaient pas. Philippe Berrebi (1) Augmentation de la fiscalité, fixation d’un prix minimum, interdiction de laconsommation sur le lieu de travail et de la publicité sur internet et les réseaux sociaux. |